Truander Pôle Emploi, un travail de plus en plus risqué
La chronique nous abreuve d’histoires plus ou moins spectaculaires sur les escroqueries menées par une infime minorité d’individus à l’encontre de Pôle Emploi. Il va sans dire que ces arnaques, portant au total sur plusieurs centaines de millions d’euros, nuisent au contribuable ainsi qu’au salarié cotisant. Du petit escroc occasionnel qui « omet » de déclarer sa reprise d’activité, au réseau organisé de malfrats usant de fausses identités pour truander à grande échelle, le « métier » d’arnaqueur de Pôle emploi revêt des réalités très diverses. Mais ils ont bien un point commun : ils finissent – ou finiront bientôt – par se faire prendre. Car les systèmes informatiques s’interconnectent et décèlent en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les irrégularités, doublons etc…
« J’ai fraudé et je me suis fait prendre, je n’ai pas eu de chance », déclare au journal L’Express une jeune femme qui a intentionnellement omis de déclarer à Pôle emploi sa reprise d’activité, afin de toucher les allocations en plus de sa rémunération. Mais non, la chance n’a absolument rien à voir avec sa « mésaventure » ! Qui peut en effet ignorer que depuis un certain nombre d’années, l’ensemble des informations sur l’emploi sont désormais numérisées, en particulier les déclarations d’embauche ainsi que les déclarations sociales et fiscales des entreprises ? Les programmes informatiques sont ainsi de nos jours les premiers contrôleurs, tant le domaine fiscal que social.
L’arrivée massive des systèmes dits de « big data » ne va pas simplifier la tâche des fraudeurs, occasionnels ou professionnels. Il s’agit en effet de systèmes informatiques capables de brasser d’énormes quantités d’informations disponibles notamment sur internet afin de construire des profils de consommateurs, de traquer des individus soupçonnés de terrorisme ou de détecter les fraudeurs aux allocations. Contenus des réseaux sociaux, des achats en ligne et de toute activité numérique : le big data permet tout et n’importe quoi. D’ailleurs, le gouvernement français est le premier au monde à se doter, depuis septembre 2014, d’un administrateur des données, rattaché au Premier ministre, chargé notamment de mettre en place le big data public. Ainsi, utilisation de fausses identités, non déclaration d’emploi et autres escroqueries seront bientôt visibles comme le nez au milieu de la figure. Mesdames et messieurs les arnaqueurs, changez de métier ?