Pays de la Loire. Recruter, une mission de plus en plus difficile
23 960 entreprises se sont exprimées
L’enquête annuelle Besoins en main-d’œuvre (BMO), menée par Pôle emploi en partenariat avec le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), a interrogé 93 100 établissements des Pays de la Loire pour sonder leurs intentions d’embauche en 2019. 23 960 ont répondu au questionnaire et ainsi permis d’établir des perspectives fiables.
De fortes intentions d’embauche
Depuis 2016, les intentions de recrutement augmentent chaque année. Après +7,8 % en 2016 et +9 % en 2017, le taux bondissait à +26,7 % en 2018. Il restera très élevé en 2019 puisque 180 174 recrutements sont annoncés, soit une progression de +24,8 % par rapport à 2018. C’est la plus forte hausse des régions françaises, largement supérieure à la moyenne nationale (+14,8 %). 31,3 % des entreprises de la région se déclarent prêtent à embaucher, c’est encore mieux qu’en 2018 (+30,3 %).
Des disparités départementales
Les intentions d’embauche fluctuent d’un département à l’autre, et même selon les bassins d’emploi d’un même département (voir carte ci-dessous). La progression la plus forte est en Vendée (+34,8 %) devant la Loire-Atlantique (+25,9 %), le Maine-et-Loire (+24,7 %), la Sarthe (+21,1 %) et la Mayenne (+11 %). En Pays de la Loire, les secteurs de Châteaubriant (Loire-Atlantique), Mamers et La Flèche (Sarthe) semblent les moins exposés aux difficultés de recrutement. Contrairement aux bassins de Segré (Maine-et-Loire), Ancenis (Loire-Atlantique), Mayenne (Mayenne), Cholet (Maine-et-Loire) et Les Herbiers. Souvent mises en exergue, les questions de logement et de mobilité peuvent constituer des freins à l’embauche.
La construction en verve
Les années noires de la construction sont passées. Avec 12 041 intentions d’embauche en 2019, ce secteur affiche la plus forte progression (+50,3 %). Affichant 99 192 intentions d’embauche, l’activité des services est en hausse de 25,7 %. C’est le secteur le plus important en termes de recrutement, devant l’agriculture et l’industrie agroalimentaire (32 172 intentions) puis le commerce (20 834 intentions).
Des difficultés croissantes
En Pays de la Loire, la croissance se confirme, le taux de chômage régresse, les projets d’embauche se multiplient. Pas étonnant, dans ces conditions, de voir les chefs d’entreprise de plus en plus confrontés à des difficultés de recrutement. En évoquant leurs projets d’embauche pour 2019, ils estiment qu’une majorité (56,2 %) seront difficiles à mener. Le taux atteint même 76,8 % lorsqu’on recrute dans la construction. Les employeurs sont souvent confrontés à une pénurie de candidats. Certains métiers sont méconnus ou jugés peu attractifs. Question d’image, de salaire, de conditions de travail.
Les métiers recherchés
Les métiers les plus recherchés dans la région sont, dans l’ordre, les agents d’entretien, les aides à domicile et aides-ménagères, les aides-soignants, les employés de cuisine, les conducteurs routiers, les ouvriers non qualifiés de l’emballage et les manutentionnaires, les ingénieurs et cadres informatique, les éducateurs spécialisés, les employés de libre-service, les secrétaires, les infirmiers et puéricultrices.
Le coup de pouce de Pôle emploi
D’un côté, un employeur qui peine à recruter, de l’autre un demandeur d’emploi peu ou non qualifié. Pour résoudre l’équation, Pôle emploi finance quatre formules de formation, pouvant varier de 400 à 800 heures. L’employeur peut ainsi mesurer la motivation du demandeur d’emploi, accompagner sa formation et lui proposer un premier contrat. « Au cours du premier semestre 2018, près de 7 000 demandeurs d’emploi sont sortis de formation en Pays de la Loire. 69,1 % ont accédé à un emploi au cours des six mois suivant la fin de leur formation » , se félicite Alain Mauny, directeur régional de Pôle emploi
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