Le site yonnais de Michelin mise sur la com’ pour embaucher
C’est un restaurant d’entreprise flambant neuf, qui a ouvert ses portes le 4 septembre, et que l’on fait visiter avec fierté à l’usine Michelin. Son nom, le Skipper, n’est pas un hasard : c’est aussi celui du plan d’investissement de 60 millions d’euros en cours sur le site yonnais, validé en 2016 avec les syndicats, en contrepartie de davantage de flexibilité.
Vendredi 13 octobre, en pleine semaine nationale de la qualité de vie au travail et à quelques jours d’une opération de communication à La Roche, pour faire savoir qu’elle recrute, l’entreprise a fait d’une pierre deux coups, en vantant les efforts engagés sur son site.
Crèche, salle de pause, conciergerie
Il y a donc ce restaurant, dont la construction a coûté un peu plus d’un million d’euros. Mais aussi des salles de pause refaites, des berceaux en crèche inter-entreprises, un réseau social interne… Et même, récemment, la mise en place d’un service de conciergerie : on y dépose, par exemple, sa chemise à repasser ou on y récupère son panier de légumes bio.
En tout, 78 propositions ont été faites sur la base d’idées « émises lors de la consultation des équipes, entre 2015 et 2016 », assure Laurent Feuillet, le « chef de personnel », soit l’équivalent du directeur des ressources humaines du site.
150 postes à pourvoir
Des efforts censés accompagner le « renouvellement du personnel », poursuit le cadre. Autrement dit son augmentation, alors que l’usine yonnaise ambitionne, d’ici 2020, de passer d’un volume de 800 000 pneus à 1,2 million par an. Actuellement, 800 salariés travaillent à la production de ces pneus haute technologie pour les poids lourds.
« On a besoin de beaucoup de monde, rapidement », admet l’entreprise, qui a embauché 335 personnes depuis 2014, dont une centaine (en CDD ou CDI) au cours du premier semestre 2017 seulement. Une petite centaine sera recrutée au second semestre, dont 50 sont encore recherchées. En 2018, rebelote : « Nous aurons une centaine de personnes à embaucher », annonce Laurent Feuillet. Recherchés : des opérateurs (rices) de fabrication ou des professionnels de la maintenance, sans critère d’âge, de diplôme ou d’expérience.
« Nous recrutons sur un savoir-être, la motivation », assure le chef de personnel yonnais, pas avare d’arguments sur les avantages financiers ou en nature. Et comme « nous ne reculons devant rien », appuie-t-il, l’entreprise organise, jeudi 19 octobre, un événement hors de ses murs, place Napoléon, à La Roche. La manifestation a été annoncée par une campagne d’affichage et sur les réseaux sociaux. « Pas forcément pour recruter le jour J, mais pour faire savoir qu’on recrute. »
Ce n’est d’ailleurs pas le premier coup de com’ de l’entreprise. Peinerait-elle à recruter ? « Non », répond Laurent Feuillet. Qui évoque la particularité d’« une situation de quasi-plein-emploi dans le bassin, au niveau de l’industrie ».
L’image de l’usine dans les esprits doit changer, aussi. « Si on veut attirer, il faut innover. » Voire ratisser au-delà des frontières du département, en vantant l’existence de son « kit mobilité ». « Nous avons récemment payé le déménagement et l’installation d’une personne venue du Havre ! »