Le service civique, pour quoi faire ?

Universel ou profesionnel, obligatoire ou volontaire, civil ou militaire ? Le service civique est en plein chambardement et déchaîne les passions des politiques. Sur le terrain, la réalité est tout aussi paradoxale. Créé en 2010, le Service Civique n’a pas répondu à ses promesse, faute de moyens.

Dans sa définition, le service civique « est un engagement volontaire au service de l’intérêt général, ouvert à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans conditions de diplôme ; seuls comptent les savoir­être et la motivation », indique le site du gouvernement www.service­civique.gouv.fr. Pour l’instant basé sur le volontariat, le dispositif permet de mettre à disposition de toutes organisations – associations, collectivités territoriales et établissements publics – des jeunes en quête de valeurs, mais surtout d’insertion profesionnelle. Les domaines d’intervention des jeunes concernent les champs liés à l’intérêt général : culture et loisirs, développement international et action humanitaire, éducation pour tous, environnement, intervention d’urgence en cas de crise, mémoire et citoyenneté, santé, solidarité, sport.

Le seul problème du service civique dans sa version actuelle, est que le système ne parvient pas à répondre à toutes les demandes de jeunes. En moyenne, une seule candidature sur quatre est satisfaite, faute de moyens ! En effet, les jeunes perçoivent une indemnisation – et non une rémunération – de 573 euros par mois, financés par l’Etat.

Si le débat est relancé suite aux événements terroristes, il faut remettre les choses à leur place. Même si le 11 janvier dernier montre un plebiscite des Français pour des valeurs essentielles, les jeunes sont avant en tout en quête d’emploi et d’une perspective d’insertion professionnelle. Or, le dispositif permet « l’accomplissement de missions actuellement dévolues à des agents publics ou à des associations, qui pourront recevoir un renfort de compétences ou être déchargés de certaines tâches, qui les détournent de leur mission principale. Ce service ne sera pas toujours intéressant », écrivait récemment dans Le Monde Hervé Drévillon, professeur à l’université Paris­I Panthéon­Sorbonne.

A moins qu’il ne devienne obligatoire, le service civique devra donc rapidement permettre à tous les jeunes volontaires d’obtenir une réponse positive, tout en leur assignant des tâches un tant soit peu valorisantes ou formatrices. Le Président s’y est engagé à l’horizon 2017. Une éternité pour des jeunes qui restent les premières victimes du chômage.