Le premier baromètre annuel du jeu vidéo en France
En 10 ans, le marché de la consommation de jeux vidéo a enregistré une croissance de 280%. Le nombre de joueurs a été multiplié par 3. Plus de la moitié des entreprises du secteur ont moins de 5 ans en France ! Pour son étude, le SNJV a adressé un questionnaire à ses entreprises adhérentes ainsi qu’à un panel de sociétés non adhérentes. 110 répondants ont participé à cette étude.
Dans le secteur du jeu vidéo en France, près de 80% des entreprises sont spécialisées dans le développement, 10% dans l’édition, 4,5% dans les services et 3,6% dans la distribution. Les autres entreprises sont spécialisées dans la formation et la fabrication d’accessoires.
Les plateformes de développement privilégiées par les studios sont les smartphones (83,5), les tablettes (80%) et les ordinateurs (75,3%). Ils sont seulement 29,4% à développer sur consoles de salon. « Les barrières technologiques et financières à l’entrée de ces marchés sont une des explications. » Pourtant, la France possède le 3ème éditeur mondial : Ubisoft ainsi que le premier fabricant mondial d’accessoires pour consoles (hors constructeurs) avec la société BigBen interactive. Sur terminaux mobiles, la France est également bien présente avec des éditeurs de premier rang tels que Gameloft, Ankama ou encore Bulkypix.
L’étude note une tendance positive pour l’ensemble des entreprises entre 2013 et 2014 avec une croissance moyenne de 10%. L’exportation représente une part importante du chiffre d’affaire des entreprises : 41,1% en 2013 et 47,6% en 2014.
Des difficultés pour accéder au financement du développement de l’entreprise
Le baromètre souligne la difficulté des entreprises à accéder au financement de la croissance. L’étude du SNJV met en exergue « le désengagement significatif des établissements bancaire vis-à-vis des entreprises du secteur ». Ainsi, plus de 75% des entreprises doivent s’autofinancer en puisant dans leurs fonds propres. 40,5% d’entre elles perçoivent des aides nationales, 23,4% ont des aides régionales et seulement 7,2% reçoivent des aides de l’Europe. Pour faire face au manque de financement, les entreprises se tournent vers la prestation de service.
Le recours à la prestation de service
64,7% des entreprises font de la prestation de services et ce type d’activité contribue fortement au chiffre d’affaires (61,3% en moyenne). On distingue deux types de prestations : les globales et les spécialisées. Les cinq prestations spécialisées les plus réalisées par les studios français sont le programming, le Game Design, la gestion de la production, l’animation et le consulting.
Des perspectives encourageantes pour l’emploi
La majorité des entreprises du jeu vidéo sont des PME, avec une moyenne de 31,4 emplois équivalents temps plein (ETP) en 2014. Alors que les entreprises de moins de 5 ans comptent 8,6 emplois ETP en moyenne, celles âgées de plus de 10 ans en comptent près de 95.
En 2014, 70,4% des emplois sont des CDI. 56,4% des entreprises interrogées prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici 2015, avec un poste créé sur deux qui sera en Contrat à Durée Indéterminée. « Une particularité remarquable et exceptionnelle » de ce secteur en comparaison des chiffres nationaux. « Seulement » 6% des entreprises envisagent de réduire leurs effectifs en 2015.
Les métiers artistiques et technologiques sont les plus représentés.
La France, un pays considéré comme peu attractif
86,4% des entrepreneurs se déclarent confiants sur l’avenir de leur entreprise. Cependant, près de la moitié d’entre eux (43,6%) déclarent avoir une visibilité financière à court terme (entre 1 et 6 mois) et 62% considèrent que la France est peu attractive pour accueillir des entreprises du secteur. Les charges élevées et l’instabilité fiscale et administrative sont les principaux freins, selon les répondants. D’autres pays, plus souples, attirent les entreprises françaises. C’est le cas du Canada qui « est parvenu, ces dernières années, à développer considérablement son secteur vidéoludique grâce à des aides et crédits d’impôts particulièrement avantageux. »
>>> Le Baromètre annuel complet du jeu vidéo en France publié par le Syndicat National du Jeu Vidéo