Journée de la femme 2015 : mesdames, remuez-­vous un peu !

Cette année, le 8 mars, date de la Journée internationale de la femme, tombe un dimanche. Nous devrions donc réchapper de l’habituel déluge d’opérations de communication des acteurs économiques français sur l’égalité hommes­-femmes dans l’entreprise. Une bonne nouvelle, car le sujet commence à s’épuiser et les communicants ne savent plus quoi inventer pour clamer que les femmes devraient être les égales des hommes à tous points de vue. Car, depuis une dizaine d’années, tout va bien, rien ne change.

Bien sûr, on peut se rassurer, puisque l’écart salarial français entre hommes et femmes (15,4 %) se situe dans la moyenne européenne (16,5 %) et s’est même un peu réduit. Mais mesdames, ne vous réjouissez pas trop vite, car « ce n’est pas un pas vers l’égalité mais plutôt une conséquence directe de la crise. En effet, les salaires masculins ont été revus à la baisse », explique Mark Smith, enseignant chercheur à Grenoble Ecole de Management et spécialiste de la parité hommes/femmes.

Et plus on monte dans la hiérarchie, plus le constat reste désolant, année après année. Ainsi, les femmes ingénieures sont toujours aussi rares et cantonnées à quelques secteurs où elles se sentent mieux accueillies qu’ailleurs : « les plus gros secteurs recrutant des femmes ingénieures sont l’agronomie et l’agro­alimentaire avec près de 24 %, ce qui représente un quart des femmes ingénieures diplômées disponibles sur le marché. Les secteurs comme la mécanique, le génie civil ou encore l’électronique, ne comptent chacun que 5 à 10% de femmes ingénieures », déplore Danièle Huet­Kouo, administratrice de l’association Femmes Ingénieurs. Quant aux dirigeantes d’entreprises, elles constituent toujours une exception, puisque « seulement 6 % de femmes sont dans les comités exécutifs et les organes de surveillance des les 200 Entreprises du CAC 40 », note Eva Escandon, Présidente des Femmes Chefs d’Entreprises.

Heureusement, trois professeures d’Audencia Nantes Ecole de Management, expertes de la question, ont trouvé de vraies solutions à ces problèmes. Car, si la siutation reste bloquée c’est tout de même la faute des femmes. « Vous devez négocier votre rémunération tout au long de votre carrière », conseillent­elles « et décoder les règles non écrites de l’avancement dans votre entreprise ». Supposant ainsi que les femmes restent assises tranquillement en attendant que leur manager veuille bien les distinguer. Et puis surtout, elles vous conseillent « d’avoir un parrain qui pourra vous aider à naviguer dans les politiques d’entreprise et vous protégera dans vos contacts avec votre hiérarchie ». C’est vrai, nous les femmes, nous sommes perdues sans la protection d’un homme, un vrai !