Jeunes diplômés : la galère du premier emploi

Chez les jeunes, le chômage s’accompagne de nombreuses galères souvent vécues comme autant de retours en arrière. Alors qu’ils sont nombreux à avoir profité d’un logement étudiant, grâce au soutien financier de leurs parents ou d’aides de l’Etat, vient le moment où ils n’ont plus d’autres choix que de retourner vivre chez papa et maman. Finies les soirées improvisées, bonjour les dîners devant Questions pour un champion… Effectivement, la plupart des étudiants n’ont pas de droits au chômage car ils n’ont pas (assez) cotisé. Ceux qui avait un job étudiant peuvent espérer toucher quelques centaines d’euros d’allocations mais c’est souvent insuffisant. 

Coincé entre ses parents sur le canapé, devant le Plus Grand Cabaret du Monde, le jeune diplômé sans emploi envie ses camarades qui ont trouvé un travail. Eux peuvent encore manger des chips les pieds sur la table dans leur appartement, ramener leurs conquêtes et faire des soirées bruyantes. C’est une motivation supplémentaire à trouver un travail pour ces jeunes diplômés, qui pensaient que leur diplôme leur garantirait un emploi et qui se sont vus frappés de plein fouet par la crise et la reprise difficile de l’économie. Les Trente Glorieuses et le temps où tous ceux qui voulaient travailler pouvaient trouver un emploi sont loin. Désormais, pour trouver un travail, le diplôme n’est plus du tout une garantie  ! Il faut souvent avoir multiplié les expériences et enchaîné les stages en entreprise. De l’expérience : c’est devenu un mot clé dans toutes les offres d’emploi. Les jeunes connaissent bien ce cercle vicieux dans lequel on leur propose soit des stages, soit des emplois nécessitant deux à trois ans d’expériences professionnelles minimum. Mais pour avoir de l’expérience, encore faudrait-il que quelqu’un veuille bien leur donner leur chance ! Trouver son premier emploi c’est un peu comme réussir à passer les portes d’une boîte de nuit branchée. D’un côté t’as pas assez d’expérience et de l’autre t’es pas un habitué ! 

Les jeunes sans emploi ont finalement un emploi à temps plein : la rédaction de lettres de motivation et de CV personnalisés pour répondre aux offres et faire des candidatures spontanées. Selon une étude récente, il faudrait envoyer 27 CV en moyenne pour décrocher un emploi. Finalement, il n’est pas rare que des jeunes diplômés se réinscrivent à l’université pour obtenir une convention et pouvoir effectuer un nouveau stage, ou acceptent un emploi mal payé et pas toujours en accord avec leurs études…

Cette période entre la fin des études et le premier emploi est délicate. Il faut beaucoup de persévérence et  de travail pour arriver à ses fins. Certains ont la chance de se voir proposer un poste à la fin de leur stage. D’autres préfèrent s’accorder une année de répis et en profitent pour réaliser un rêve; faire le tour du monde par exemple. Encore faut-il en avoir les moyens ! Tous les jeunes ne sont pas logés à la même enseigne ! S’il est difficile de retourner chez ses parents le temps de décrocher un emploi, d’autres ont encore moins de chances et n’ont personne vers qui se retourner en cas de coup dur. Le degré d’urgence à trouver du travail et gagner de l’argent n’est pas le même d’un jeune diplômé à l’autre… Donc parfois… on est quand même contents de les avoir papa et maman  !