Entre 200 000 et 300 000 offres non pourvues faute de candidats

Entre 200 000 et 330 000 projets de recrutements ont été abandonnés « faute de candidats » en 2017, selon une étude de Pôle emploi présentée mardi en conseil d’administration.

Pour établir ces chiffres, l’opérateur public part des offres d’emploi qu’il a lui-même traitées en 2016. Sur les 3,2 millions offres déposées à Pôle emploi, 2,9 millions « ont été pourvues », soit environ neuf sur dix, indique l’opérateur dans un communiqué. Parmi les 300 000 autres offres, restées non pourvues, « 97 000 ont été annulées par l’employeur car son besoin avait disparu » et « 53 000 étaient toujours en cours » fin 2016.

In fine, 150 000 recrutements ont été « abandonnés faute de candidat adéquat », soit « 4,7 % de l’ensemble des offres déposées à Pôle emploi ».

Plus difficile pour les petites entreprises

« Par extrapolation », Pôle emploi estime que « entre 200 000 et 330 000 » projets de recrutement ont été abandonnés « faute de candidats » en France en 2017. Parmi ceux-ci, « entre 110 000 à 181 000 » concernent un emploi durable (CDI ou CDD de plus de 6 mois), indique Pôle Emploi. La construction et le commerce sont les secteurs les plus concernés, avec respectivement 5,7 % et 5 % d’offres non pourvues faute de candidats. Et quel que soit le secteur, les très petites entreprises (TPE, 1 à 9 salariés) sont les plus touchées (5,8 %), tandis que les entreprises de plus de 100 salariés sont relativement épargnées (2,3 %). « C’est assez classique, les patrons des petites entreprises ont plus de difficulté à recruter, ils n’ont pas de service RH, pas forcément le temps », explique-t-on à Pôle emploi, qui a lancé en début d’année une expérimentation pour mieux accompagner les petites entreprises.

Manque d’attractivité

L’opérateur public note, par ailleurs, que la plupart (87 %) des offres restées non pourvues ont pourtant « suscité des candidatures », les employeurs les ayant jugées « trop peu nombreuses ou inadéquates ». Les employeurs expliquent ces difficultés à trouver un candidat par le « manque d’attractivité du poste proposé » (77 % des cas), mais aussi par « le manque d’expérience, de compétences ou de motivation » des candidats (près de 70 %) et par le manque de diplôme (45 %), indique-t-on à Pôle emploi.