Facteur : un nouvel ancien métier
Avant, le facteur était un peu comme l’instituteur : un pilier de la vie locale. Depuis 1829, le courrier était distribué dans tous les villages de France par ces facteurs qui se chargeaient également des courses alimentaires, de médicaments …
Avec le déferlement des communications digitales, la diminution inéluctable du volume de courrier à distribuer a provoqué la réduction drastique du nombre de bureaux de postes et du nombre de postiers dans les petites communes. Aujourd’hui, c’est le métier de facteur qui est remis en question. De nombreuses expériences ont été menées ces dernières années afin de replacer le facteur au cœur de la vie des particuliers et des petites entreprises dans les villages : récupération du papier à recycler dans les entreprises, portage de biens culturels aux particuliers, relevés de compteurs de gaz ou d’électricité ou même aide à domicile pour les personnes âgées isolées … les initiatives pour sauver les facteurs et leur métier fusent en tous sens. Des initiatives « novatrices » qui ne sont finalement qu’un retour aux sources.
Tout récemment, une nouvelle expérimentation voit le jour dans de nombreuses communes : le facteur distribue le courrier le matin, puis s’installe au guichet du bureau de poste l’après-midi. « C’est un nouveau métier », explique La Poste. « Il s’agit d’une solution innovante qui répond aux attentes essentielles des clients de la commune et qui leur permet de bénéficier à la fois d’un accueil en bureau de poste (opérations Courrier, Colis et Chronopost, activités bancaires de La Banque Postale, La Poste Mobile) et des services rendus par le facteur au cours de sa tournée (distribution du courrier, services de proximité…) ».
Mais cette évolution ne satisfait pas tout le monde. Les facteurs, les guichetiers mais aussi les élus des communes concernées sont inquiets et le font savoir. Car ce « nouveau » métier suppose une formation adéquate, ainsi que des horaires adaptés aux besoins des clients. Ainsi qu’une rémunération correspondant à la nouvelle polyvalence des facteurs.