Et vous, vous faîtes quoi le dimanche ?
Le projet de loi Macron et sa ribambelle de mesures agitent le pays tout entier. Entre la libéralisation des transports en autocar, la déréglementation des professions réglementées et la réforme des prud’hommes, les commentateurs et politiques se focalisent essentiellement sur le travail du dimanche, qui génère un débat houleux. Question de valeurs et de régression sociale, selon les uns, ou de relance de l’activité économique pour les autres.
Mais qu’en estil exactement de l’impact du travail dominical sur l’emploi ? Actuellement, il est impossible d’évaluer si la nouvelle loi générerait davantage de postes à pourvoir. Ainsi, les dirigeants des plus grandes chaînes de distribution, dont Carrefour, ont immédiatement indiqué que le travail du dimanche ne créerait pas d’emploi supplémentaire. La situation pourrait être différente dans les petits commerces de proximité, dont les salariés travaillent déjà sur des plages horaires très étendues, en tout cas dans les grandes villes. La question de la création d’emplois reste donc en suspens.
Mais le projet de loi amène aussi deux nouveautés importantes sur le sujet par rapport à la situation actuelle. D’une part, la future loi imposera une augmentation significative de la rémunération pour les salariés du dimanche. D’autre part, seuls les volontaires pourront travailler le dimanche. On sait bien sûr que cette notion de volontariat est particulièrement élastique, puisque, dans les faits, il suffit que votre patron vous l’impose pour que vous soyez finalement désigné volontaire. En revanche, la question de la rémunération ne pourra pas être esquivée par les entreprises. Il s’agit donc pour chacun de faire un choix personnel entre le repos dominical et un revenu supplémentaire.
Quelque soient les idéologies et opinions, il faut tout de même garder les pieds sur terre : le projet de loi ne prévoit que la possibilité de travailler au maximum 12 dimanches par an, à condition d’obtenir l’autorisation de la municipalité. Une douzaine de dimanches durant lesquels, si vous êtes volontaire, vous ne pourrez donc pas aller faire les courses !