Conventions de stage : le business continue !
Pendant que les débats font rage sur l’éventuelle suppression du CDI, les entreprises continuent à privilégier le recrutement de stagiaires gratuits ou presque. « Je n’arrive pas à trouver un emploi, tant pis, je vais acheter une convention de stage pour entrer dans une entreprise ». Depuis de nombreuses années, les jeunes, une fois leur stage de fin d’études effectué et leur diplôme obtenu, ont ainsi mis la main à la poche pour décrocher un stage, le plus souvent non rémunéré, en dehors de toute formation réelle ! Le business de la convention de stage battait son plein. Le principe est simple : de prétendus organismes de formation vendaient une soi-disant inscription à un cursus dont l’unique objectif est de fournir à « l’étudiant » une convention en toute légalité.
« La délivrance de convention est actuellement suspendue », affiche pudiquement un de ces organismes douteux, en bas d’une page web explicitant la marche à suivre pour obtenir une convention en 48 heures, pour la modique somme de 580 euros. L’évolution récentes du statut du stagiaire aurait-elle produit ses effets ? On peut en douter en consultant les sites d’organismes qui proposent toujours cette prestation.
En réalité, l’affaire est complexe : de nombreuses entreprises ont construit leur modèle économique sur l’intégration « à la chaîne » de stagiaires occupant de réelles fonctions de salariés, mais remplaçables tous les 2 mois. La loi limitant désormais le recours à ces salariés gratuits à 10% maximum de l’effectif, les offres de stages se réduisent, mécaniquement. Mais les jeunes, toujours à la recherche désespérée d’expériences en entreprise, n’ont pas pour autant résolu leur problème : les offres de stages se réduisent, sans être remplacées par de « vrais » emplois. En attendant, les conventions « bidons » sont toujours disponibles à la vente…