Ces Vendéens qui se tournent vers l’intérim

Du personnel pour accueillir les demandeurs d’emploi dans le hall de la longère de Beaupuy, des panneaux remplis d’offres variées : à Mouilleron-le-Captif, hier, les organisateurs du forum Partnaire emploi ont déployé de l’énergie dans l’espoir de favoriser les recrutements.

Industrie, agro-alimentaire, nautisme : l’agence d’intérim Partnaire (1) assure avoir près de 500 postes dans son portefeuille régional. Venue pour mettre en avant les offres de huit entreprises vendéennes, l’agence d’intérim insiste : « Le manque de mobilité et les contraintes horaires restent les premiers freins à l’emploi. Le fonds d’action sociale est justement là pour des aides au logement, des gardes d’enfants… »

Côté offres d’emploi, les indicateurs seraient sur le point de tourner au vert. Pour ces deux responsables de Partnaire, « on sent que la saison arrive. Le mois de mars ressemble aux mois de mai des dernières années ».

À la sortie du salon, les demandeurs d’emploi sont nombreux à déplorer « le trop petit nombre d’entreprises représentées ». Le soupir de ce monsieur est à la mesure de sa carrure : « Les huit employeurs, je les connais. Plusieurs ont déjà reçu mon CV. » Les organisateurs défendent : « Le salon permet de valoriser des compétences qui ne ressortent pas forcément sur le CV. Quand le contact est bon, on retient l’attention… »

« Prête à me former »

Les demandeurs d’emploi révèlent des profils variés. Mais un point commun : les missions intérim leur sont plutôt familières. Ils sont plusieurs à le rappeler : « En ce moment, il n’y a que ça. » Manuela, 37 ans, a notamment travaillé dans l’agro-alimentaire. Elle est prête à changer de secteur : « Je me suis renseignée sur les postes de stratifieuse. Préparer des coques de bateaux, ça me plaît bien, je suis prête à me former. »

Stratifieuse ? Coline (prénom d’emprunt) confirme : « C’est un métier intéressant. » Cette maman solo sait de quoi elle parle : « J’enchaîne les contrats depuis plusieurs années. Ce qui me navre, c’est qu’il n’y a jamais d’embauche. On nous change de poste pour contourner la loi qui interdit d’aller au-delà de 18 mois de contrat. En interne, on voit parfois que la visibilité sur les commandes n’est pourtant pas si courte que ça. »

Horaires nocturnes et changeants, éloignement des sites pour des demi-journées de travail… L’agence d’intérim ne nie pas que les conditions de travail des intérimaires sont souvent compliquées. Elle reste persuadée que mettre un pied dans l’entreprise peut conduire à des missions longues, voire au CDI (Contrat à durée indéterminée).

« Certains métiers qualifiés restent trop peu connus », insiste l’agence d’intérim. Selon elle, avec 720 demandeurs d’emploi présents, la première édition avait permis de décrocher un contrat pour 90 personnes. Cette année, la fréquentation est tombée à 620 personnes : « On a senti que les candidats avaient bien ciblé les annonces. Ça explique une fréquentation moindre. Les premiers contrats devraient être signés d’ici la fin de la semaine. »

(1) En partenariat avec Pôle emploi, les Villes de Mouilleron-le-Captif et de La Roche-sur-Yon ou encore le Fonds d’action sociale du travail temporaire (Fastt).

À Lire également : L’intérim comme choix de vie