La dictature du diplôme a du plomb dans l’aile !

La dictature du diplôme, syndrome particulièrement français, serait-elle en passe de disparaître ? Les patrons autodidactes en sont bien convaincus, puisqu’ils sont les premiers concernés. Ténacité, sens du business, art du management des équipes ne s’apprennent pas dans les livres. Ces dirigeants de PME, qui emploient des milliers de personnes, ont pour la plupart gravi les échelons en commençant à la base, ce qui leur a donné une vraie compréhension des réalités du terrain. Et pour la plupart d’entre eux, pas question de se laisser décourager par quelques échecs.

Ce sont justement les PME qui commencent, depuis quelques temps, à revoir leurs critères de sélection. Ils invoquent ainsi le fait que le diplôme n’est plus un sésame, car il ne fournit plus la garantie des compétences nécessaires pour être directement opérationnel en entreprise. Non pas que les écoles et universités aient baissé leurs exigences. Mais la formation pour tous a industrialisé les méthodes et contenus, pour des étudiants qui cherchent souvent davantage à cumuler des points, qu’à acquérir de vraies compétences. En témoigne le marché florissant de la sous-traitance des mémoires de fin d’études à des professionnels …

À y regarder de plus près, la composition actuelle des équipes dans les entreprises est une preuve sine qua non que diplôme ne rime pas avec compétences. Selon une récente étude de Manpower, environ 40% des salariés travaillent dans un domaine qui n’a rien à voir avec leur diplôme ! Certains secteurs ont toujours favorisé la compétence de l’individu plutôt que son diplôme : les entreprises du secteur informatique notamment ont, depuis les années 60, eu recours à des professionnels d’autres secteurs – de la comptabilité à la physique en passant par le commerce – pour les reconvertir à l’informatique. Avec ou sans diplôme à la clé.