L' »ubérisation » de l’économie crée plus d’emplois qu’elle n’en détruit
Ces deux secteurs sont les « plus lucratifs » de l’économie collaborative, a souligné lors d’une conférence de presse Guillaume Rippe-Lascout, économiste de l’assureur-crédit Coface.
Ils avaient, avant l’arrivée de la société Uber et de la plateforme AirBnB, une situation de « quasi-monopole » avec peu de nouvelles licences de taxis créées et un manque de places d’hébergement dans la capitale.
Le développement des VTC a certes bousculé le secteur des taxis. Entre 2013 et août 2016 les faillites ont augmenté, en Ile-de-France, de 135 %. Mais sur la même période la création de VTC a été multipliée par 7, ce qui « a largement compensé l’augmentation des défaillances », relativise Rippe-Lascout.
Boom dans le secteur des VTC
Ainsi, en août 2016 on comptait 14 404 créations d’entreprises de VTC sur un an, et 746 destructions d’emplois chez les taxis. Ce qui représente 12 218 créations d’emplois réels (en considérant que 80 % des chauffeurs VTC exercent cette activité à temps plein et 20 % à mi-temps) en France.
Entre 2013 et 2016 les défaillances de taxis ont augmenté de 58 % tandis que les créations d’entreprises de VTC s’élevaient à plus de 30 000 sur la même période. Sans surprise, la part des défaillances est plus significative dans la région Ile-de-France, ou les VTC se sont le plus développés.
En ce qui concerne le secteur de l’hébergement, l’hôtellerie traditionnelle à Paris « réagit moins brutalement à l’arrivée d’AirBnB jusqu’aux attentats » de l’année 2015, pointe l’étude, qui ne quantifie pas les emplois créés ou détruits par l’économie collaborative.
Croissance exponentielle d’annonces sur AirBNB
L’étude recense ainsi entre 2012 et 2014 une croissance « exponentielle » des annonces sur la plateforme AirBnB à Paris (25 000), croissance qui « n’a pas affecté les défaillances des hôtels », explique M. Rippe-Lascout.
Cette dynamique s’inverse après les attentats, avec une augmentation des défaillances et un taux de remplissage qui diminue. Depuis les attentats, les défaillances dans l’hôtellerie parisienne connaissent une hausse de 117 %, selon l’étude. Entre juin 2015 et juin 2016 la fréquentation touristique a diminué d’environ 5 points « alors que le trafic aérien a augmenté de 3 % », rappelle la Coface.
Mais les attentats n’expliquent pas à eux seuls cette inversion de tendance. M. Rippe-Lascout l’attribue à une « combinaison » des deux éléments : les attaques djihadistes et l’augmentation de chambres proposées à Paris, qui a presque doublé en un an pour dépasser fin août 55 000.