Robotisation. Un emploi sur dix serait menacé
En plein débat sur le revenu d’existence, dont l’une des justifications est d’organiser la société en vue d’un monde où les robots réduiraient l’emploi, le Conseil d’orientation pour l’emploi publie une étude plutôt rassurante.
Loin des 40 % d’emplois supprimés prédits par d’autres
Alors que les études les plus alarmistes estimaient jusqu’à présent que 40 % des emplois étaient menacés par la robotisation, la numérisation et l’impression 3D, le COE, qui dépend du Premier ministre, estime au contraire que moins de 10 % des emplois seront « très exposés » et risquent d’être supprimés. Et ces suppressions pourraient être compensées partiellement ou totalement par les créations dans le numérique ou dans la robotique. Même si dans ce dernier domaine, la France est actuellement en retard.
Les emplois peu qualifiés sont les plus exposés
En revanche, selon les analystes du COE, près de la moitié des emplois pourraient « voir leur contenu évoluer » du fait des avancées technologiques. Ils devraient notamment se complexifier avec, par exemple, l’analyse de grandes quantités de données. Dans un cas comme dans l’autre, ce sont les emplois peu qualifiés qui sont concernés. Le COE détaille les évolutions prévisibles pour chaque métier.
Dans l’entretien, 21 % des postes pourraient disparaître
Les emplois les plus menacés sont ceux des agents d’entretien dont 21 % pourraient disparaître. Suivent les ouvriers de la manutention (10 %) les ouvriers qualifiés industriels de process (6 %), les ouvriers non qualifiés des industries de process (6 %), les aides à domicile et aides ménagers (5 %), les cuisiniers (5 %), les maraîchers, jardiniers, viticulteurs (3 %)… Inversement, les métiers occupés par des personnes formées à bac + 4 ne présentent aucun risque d’automatisation.
Les services vont évoluer
Les métiers qui devront évoluer sont davantage dans le secteur des services comme ceux de conducteurs, agents d’exploitation des transports, agents de maîtrise de l’hôtellerie et de la restauration, aides à domicile…
Cela ne justifie « ni frayeur ni exaltation »
« S’agissant de leurs conséquences sur l’emploi, les robots, l’intelligence artificielle ou l’impression 3D ne justifient ni frayeur ni exaltation, commente Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COE. Les transformations d’emplois existants, pour être probablement de très grande ampleur, pourront constituer autant d’opportunités et rendre bien des tâches moins pénibles et plus performantes. »
Peut-être des relocalisations
Le mouvement d’automatisation pourrait également avoir un effet sur la répartition de l’emploi, notamment au niveau international. Le COE suggère que la robotisation pourrait permettre de relocaliser en France certaines activités. Mais les évolutions « défient l’imagination » L’étude, qui s’appuie sur les enquêtes métiers de la Dares (ministère du Travail), extrapole à partir des progrès technologiques actuels, mais Marie-Claire Carrère-Gée constate que l’on assiste à des progrès technologiques « qui défient l’imagination ». Ce qui rend les exercices d’anticipation hautement périlleux.