Elles préfèrent le bénévolat aux jobs de saisonniers

L’initiative

Quand beaucoup de jeunes triment dans les bars, derrière les caisses des supermarchés ou dans les rues à distribuer les journaux pour mettre de l’argent de côté, Mégane Vico (15 ans), Céline Baleur (16 ans) et Nicole Céline (19 ans) sont au centre d’aide alimentaire du pays de Guingamp (CAAPG)… Bénévolement.

Comment expliquer qu’à cet âge, ces trois jeunes Bretonnes privilégient le bénévolat au job d’été ? Ne cherchez pas du côté d’une vocation professionnelle dans l’aide sociale.

« Céline a pour rêve de travailler dans la police scientifique, alors que Nicole aimerait devenir professeur d’anglais »

, révèle Patricia Le Vern, secrétaire administrative gestionnaire du centre.

Posez la question à Céline de savoir pourquoi elle n’a pas voulu d’un job rémunéré :

« Ça ne m’intéressait pas »

Pas d’autres questions… Patricia Le Vern avance un début d’explication.

« Avant d’accepter des bénévoles je fais passer un entretien. Dans leur cas, la volonté de donner aux autres et d’aider était indéniable. »

Un discours que l’on retrouve chez ces jeunes filles:

« Pouvoir venir en aide est tout de même gratifiant d’un point de vue personnel. »

Affaire de famille

À 15 ans, Mégane est trop jeune pour postuler à un job d’été. Mais plutôt que de rester chez elle ou de partir en vacances, elle est venue au CAAPG. Une démarche qui fait son chemin dans sa propre famille.

« À la maison je parle de ce que je fais ici. À force de m’entendre répéter à quel point c’est sympa, ma mère va elle aussi venir faire du bénévolat à partir de septembre. »

Pour Céline, le cheminement inverse s’est effectué. Son frère, plus âgé, donne de son temps pour le centre. Le discours tenu à sa soeur se rapproche de celui de Mégane et voilà Céline partie dans les cartons et le rangement de denrées alimentaires cet été.
 

Des jeunes volontaires

L’année dernière, aucune jeune n’était venue au CAAPG pour faire du bénévolat. Patricia Le Vern, qui occupe son poste au centre depuis deux ans, découvre donc la volonté dont ces filles peuvent faire preuve.

« Je laisse toujours une semaine d’essai aux nouveaux bénévoles. Il arrive de temps à autre que des adultes viennent faire l’essai et abandonnent. Les trois filles elles sont revenues pleine d’enthousiasme. »

À l’évocation d’un nouveau bénévolat pour l’été prochain, Céline et Mégane sourient et garantissent qu’elles reviendront. Amies au lycée, leur expérience poussera peut-être leurs camarades à venir grossir les rangs des jeunes bénévoles.